Recueil de sketchs de Jean-Pierre Martinez
Trous de mémoire est un recueil de 12 sketches courts et variés, liés par un même motif central : l’oubli, la mémoire défaillante, ou le glissement progressif entre réalité et illusion. Chaque scène explore, à travers un duo de personnages, une facette de ce thème, dans des registres qui oscillent entre absurde, comique de situation, satire douce, fantastique léger, et réflexion existentielle.
Trous de mémoire n’est pas seulement une succession de scènes comiques : c’est aussi une réflexion sur ce que c’est qu’exister sans traces, aimer sans preuve, vivre sans certitude, raconter sans mémoire. Avec humour et tendresse, Jean-Pierre Martinez livre ici un théâtre de l’éphémère, du fragile, où le rire est souvent une manière élégante de ne pas sombrer dans le vertige.
Liste des sketchs
1 – Vaguement
2 – Virgule
3 – Antipathie
4 – Trompe-l’œil
5 – Noir et blanc
6 – Retour vers le futur
7 – Confession
8 – Hommage
9 – Code confidentiel
10 – Amants d’enfance
11 – L’oubliée
12 – Trou de mémoire
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Ouvrage paru aux Editions La Comédiathèque – ISBN 9782377053957 / Mars 2020- 59 pages – Prix TTC : 12 €
Analyse
La mémoire – perdue, incertaine, fantasmée
Qu’il s’agisse d’un code oublié, d’un hommage raté, d’une confession sans contenu, ou d’une identité effacée, chaque sketch interroge la fragilité du souvenir et la faillibilité de la conscience. Plusieurs personnages doutent de leur propre passé ou se le réinventent, suggérant une vérité subjective et malléable.
🔁 Motifs récurrents :
La boucle : Plusieurs sketches se terminent là où ils ont commencé (L’Oubliée, Trou de mémoire), dans une logique de répétition ou d’effacement cyclique.
Le duo homme/femme : Tous les sketches reposent sur un binôme, souvent égalitaire, parfois tendu ou complice, qui permet un jeu d’oppositions, de glissements, de ping-pong verbal.
L’absurde quotidien : Une situation ordinaire (retirer de l’argent, rendre hommage, retrouver une connaissance…) bascule dans une étrangeté tranquille, révélant le comique de nos automatismes.
La perte de repères temporels ou identitaires : Des personnages ne savent plus qui ils sont, d’où ils viennent, s’ils sont morts ou vivants (Vaguement, L’Oubliée, Retour vers le futur…).
Influences sensibles : Beckett, Ionesco, les dialogues de Raymond Devos, mais aussi les sketches de Pierre Desproges ou les univers à la Pierre Etaix / Jacques Tati dans le rapport au réel distordu.
🎭 Usage scénique
Très économique en décor et en accessoires, ce recueil est idéal pour des lectures, des ateliers, ou des représentations minimalistes. Il permet aussi un travail d’acteurs très fin sur les ruptures de ton, les silences, l’écoute et le tempo comique. Chaque sketch peut exister indépendamment, mais tous forment une constellation cohérente, où les mêmes obsessions reviennent avec des formes nouvelles.