Bureaux et dépendances 

Recueil de sketchs de Jean-Pierre Martinez

Bureaux et dépendances est un recueil de 16 sketches dialogués qui se déroulent tous sur une terrasse de bureau, espace marginal et transitoire – ni tout à fait dehors, ni vraiment dedans – où les salariés viennent fumer, vapoter, ou simplement respirer.

Ces scènes, le plus souvent à deux ou trois personnages, prennent place en marge du travail, mais en expriment les effets les plus profonds : mal-être existentiel, absurdité hiérarchique, solitude, routines absurdes, tentatives de lien ou de fuite.

Les dialogues sont vifs, naturels, drôles et toujours portés par une langue vivante, pleine d’ironie douce et de lucidité. Il n’y a pas d’unité de personnage, mais une grande cohérence d’univers : ce sont les mêmes vies cassées, les mêmes espoirs modestes, les mêmes pauses dans une mécanique qui ne s’arrête jamais.

Liste des sketchs
Les particules
Drague démodée
Un coup du destin
La mère Michelle
Les sandales d’Empédocle
Avec ou sans filtre
Pas de quoi rire
Avantage acquis
Import export
Mort pour la Finance
Nouveaux horizons
Retraite
Petite déprime
Ministère du Plan
Dernière cigarette
La mère Noël

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Couverture du recueil Bureaux et dépendances

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Ouvrage paru aux Editions La Comédiathèque – ISBN 979-10-90908-86-4 – Octobre 2016- 58 pages – Prix TTC : 9,90 €

Analyse des thèmes

Le travail comme aliénation douce
Le travail n’est jamais héroïque ici. Il est absurde, bureaucratique, sans finalité claire. Il ronge le temps, use les corps, et fait taire les désirs. Mais sans violence apparente. C’est une aliénation feutrée.

La pause cigarette : espace de vérité
La terrasse devient un lieu de confession, de rupture, de rêve ou de lucidité. C’est là qu’on se dit ce qu’on ne peut pas dire ailleurs. Un théâtre à ciel ouvert, entre deux ascenseurs.

La langue comme outil de résistance (et de consolation)
L’humour, les aphorismes, les dialogues absurdes, les références culturelles (Chéreau, Empédocle, Schrödinger…) deviennent des moyens de tenir debout. De garder une distance.

La solitude contemporaine
Les personnages sont seuls. Même à deux, ils ne se comprennent pas toujours. Ils cherchent l’autre sans le trouver. Ou bien, ils se retrouvent trop tard, en bout de course.

La fiction comme échappatoire
La drague, la magie de Noël, le fantasme de tout plaquer, ou d’ouvrir un restaurant dans le Sud… sont autant de fuites imaginaires vers d’autres possibles, souvent esquissés mais jamais accomplis.

Mort et disparition
La mort rôde, littéralement parfois (immolation, jardin du souvenir), ou symboliquement (démission, burn-out, effacement volontaire). Mais elle est toujours traitée avec humour, comme un événement bureaucratique ou logistique.

Le recueil alterne et mêle constamment : l’humour absurde, souvent socratique ou presque kafkaïen, l’ironie sociale, mais jamais agressive, la tendresse désabusée, parfois très poétique, la mélancolie légère, qui n’éteint jamais la vitalité du langage et des fulgurances existentielles, inattendues mais justes.

Malgré la diversité des situations et personnages, Bureaux et dépendances forme un ensemble très cohérent, articulé autour de :
– Un lieu unique et symbolique : la terrasse – espace de marge et de vérité
– Un temps suspendu : la pause – temps en dehors du temps de travail
– Un monde commun : les bureaux – lieu impersonnel, structuré par la hiérarchie, la productivité, et l’ennui

Le titre, Bureaux et dépendances, joue sur le double sens : les dépendances du bureau : lieux annexes (terrasse, toilettes, cafétéria…) et les dépendances psychologiques : tabac, travail, relations, routine…

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