Les Rebelles

Recueil de sketchs de Jean-Pierre Martinez

Les Rebelles est un recueil de dix sketchs qui suivent, en creux, l’histoire d’un groupe d’anciens amis, réunis autrefois par la musique, et aujourd’hui dispersés par la vie. Autour d’un trio central — Fred, Max et Vincent — gravitent plusieurs personnages (Cécile, Alice, Tom…), qui furent tour à tour compagnons de route, d’amitié, d’amour ou de passage.

L’ouverture (Entrée de secours) annonce le ton : une quête biaisée, un malentendu comique sur l’entrée et la sortie d’un concert… du groupe Les Rebelles. À travers les sketchs suivants, on suit la désagrégation du groupe, l’éparpillement des individus, les désillusions, les fêlures intimes, et les retrouvailles parfois douloureuses, parfois tendres, souvent mélancoliques.

Les dernières scènes — jusqu’à l’Épilogue allégorique du Labyrinthe — bouclent cette trajectoire par une prise de conscience douce-amère : l’échec n’est pas dans le fait de ne pas être devenu une star, mais dans l’oubli des rêves partagés et de la capacité à rire ensemble.

Liste des sketchs
1. Entrée de secours
2. Désaccord
3. Départ
4. Avenir
5. Taxi
6. Demande
7. Urgence
8. Les amis
9. Retour
10. Le labyrinthe

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Couverture du recueil Les Rebelles

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Ouvrage paru aux Editions La Comédiathèque – ISBN 9782377054503 Mai 2020- 61 pages – Prix TTC : 13 €

Analyse

Les sketchs sont construits comme des fragments autonomes, mais qui dialoguent par résonance. Certains personnages réapparaissent (Fred, Max, Cécile, Vincent, Alice…), formant un réseau de relations croisées qui, sans jamais devenir linéaires, tissent une trame continue, une chronique du temps qui passe.

La progression suit, sans le dire, une forme d’arc narratif :

  1. L’espoir (Entrée de secours, Désaccord) Des jeunes musiciens encore dans leurs rêves de scène.
  2. La dispersion (Départ, Avenir) Certains partent, d’autres restent ; les choix se font.
  3. Les conséquences (Taxi, Demande, Urgence) L’âge adulte, les engagements, la maladie, les vérités retenues.
  4. Les bilans (Les amis, Retour, Le labyrinthe) Le deuil, la nostalgie, le pardon possible ou non, et le sentiment d’avoir perdu quelque chose d’essentiel.

Les thèmes dominants

  1. Le temps qui passe
    → Chaque sketch est une variation sur la mémoire, les choix passés, les rendez-vous manqués.
  2. L’amitié masculine
    → Rarement traitée avec autant de finesse et d’ambivalence. Elle oscille entre tendresse, rivalité, fidélité et abandon.
  3. Les rêves de jeunesse / le désenchantement adulte
    → Le groupe de rock est le symbole de ce rêve collectif, brisé mais toujours évoqué avec tendresse.
  4. Le couple et ses déclinaisons
    → Alice et Max, Vincent et Cécile, Fred et ses amours fugaces… L’amour ici n’est jamais idéalisé, mais ancré dans le réel, et toujours fragile.
  5. La perte : de l’ami, du rêve, de l’intensité
    → La mort de Vincent agit comme élément déclencheur d’un retour sur soi, sur eux, sur ce qui a été vécu… ou pas.

Un style entre humour et mélancolie

La marque de fabrique du recueil, c’est l’équilibre subtil entre la comédie légère et la gravité existentielle. On rit souvent (et parfois doucement), mais le rire masque à peine l’amertume, les doutes, les douleurs. Il y a quelque chose de Rohmer chez ces personnages qui parlent beaucoup, comme pour repousser l’angoisse, ou de Beckett dans le Labyrinthe final, mais sans jamais sombrer dans le désespoir.


Une œuvre sur la fidélité — à soi, aux autres, à ses rêves

Les Rebelles n’est pas seulement un recueil sur un groupe éphémère. C’est une exploration sensible de ce que signifie “rester fidèle” :

  • Fidèle à ses amis (même quand ils s’éloignent)
  • Fidèle à ses rêves (même quand ils ne se réalisent pas)
  • Fidèle à l’idée que quelque chose de précieux a eu lieu, même si c’est fini

Citation-clé (fil rouge)

« On ne trouve jamais la sortie, mais on ne se perd jamais. »

Cette phrase résume à elle seule l’ambiguïté douce et belle du recueil. Ce n’est pas l’arrivée qui compte. C’est de se retrouver, encore, malgré tout.

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